Frémis ! nouveau Vampire envoyé sur la terre,
En vain, lorsque la mort fermera ta paupière,
A pourrir dans la tombe on t'aura condamné
Tu quitteras la nuit cet asile étonné.
Alors, pour ranimer ton cadavre livide,
C'est du sang des vivants que ta bouche est avide;
Souvent, d'un pas furtif, à l'heure de minuit,
Vers ton ancien manoir tu retournes sans bruit :
Du logis à ta main déjà cède la grille,
Et tu viens t'abreuver du sang de ta famille,
L'enfer même, à goûter de cet horrible mets,
Malgré sa répugnance oblige ton palais.
Tes victimes sauront à leur heure dernière
Qu’elles ont pour bourreau leur époux ou leur père !
Et, pleurant une vie éteinte avant le temps,
Maudiront à jamais l’auteur de leurs tourments :
Mais non, l'une plus douce, et plus jeune et plus belle,
De l'amour filial le plus parfait modèle,
Celle de tes enfants que tu chéris le mieux ;
Quand tu t'abreuveras de son sang précieux,
Reconnaîtra son père au sein de l'agonie,
Et des plus tendres noms paiera sa barbarie.
Cruel comme est ton coeur, ces noms l’attendriront ;
Une sueur de sang coulera de ton front ;
Mais tu voudras en vain sauver cette victime,
Elle t'est réservée, ainsi le veut ton crime!
Desséchée en sa fleur, par un funeste accord,
Elle te dut sa vie et te devra sa mort !
Mais du sang des vivants cessant de te repaître,
Dès que sur l'horizon le jour est prêt à naître,
Grinçant les dents, l’oeil fixe, en proie à mille maux,
Tu cherches un asile au milieu des tombeaux :
Là, tu te veux du moins joindre aux autres Vampires,
Comme toi condamnés à d’éternels martyrs :
Mais ils fuiront un spectre aussi contagieux,
Qui, tout cruels qu’ils sont, l’est mille fois plus qu’eux.
Lord Byron
En vain, lorsque la mort fermera ta paupière,
A pourrir dans la tombe on t'aura condamné
Tu quitteras la nuit cet asile étonné.
Alors, pour ranimer ton cadavre livide,
C'est du sang des vivants que ta bouche est avide;
Souvent, d'un pas furtif, à l'heure de minuit,
Vers ton ancien manoir tu retournes sans bruit :
Du logis à ta main déjà cède la grille,
Et tu viens t'abreuver du sang de ta famille,
L'enfer même, à goûter de cet horrible mets,
Malgré sa répugnance oblige ton palais.
Tes victimes sauront à leur heure dernière
Qu’elles ont pour bourreau leur époux ou leur père !
Et, pleurant une vie éteinte avant le temps,
Maudiront à jamais l’auteur de leurs tourments :
Mais non, l'une plus douce, et plus jeune et plus belle,
De l'amour filial le plus parfait modèle,
Celle de tes enfants que tu chéris le mieux ;
Quand tu t'abreuveras de son sang précieux,
Reconnaîtra son père au sein de l'agonie,
Et des plus tendres noms paiera sa barbarie.
Cruel comme est ton coeur, ces noms l’attendriront ;
Une sueur de sang coulera de ton front ;
Mais tu voudras en vain sauver cette victime,
Elle t'est réservée, ainsi le veut ton crime!
Desséchée en sa fleur, par un funeste accord,
Elle te dut sa vie et te devra sa mort !
Mais du sang des vivants cessant de te repaître,
Dès que sur l'horizon le jour est prêt à naître,
Grinçant les dents, l’oeil fixe, en proie à mille maux,
Tu cherches un asile au milieu des tombeaux :
Là, tu te veux du moins joindre aux autres Vampires,
Comme toi condamnés à d’éternels martyrs :
Mais ils fuiront un spectre aussi contagieux,
Qui, tout cruels qu’ils sont, l’est mille fois plus qu’eux.
Lord Byron
2 commentaires:
Lord Byron, juste magnifique.. ce n'est pas pour rien qu'il est.mon deuxième préféré dans le romantisme anglais après Shelley (qui reste le maître des maîtres à mon sens). Ils étaient amis d'ailleurs, je crois.
Sympatoche petit écrit. Ça me donnerait presque envie de me plonger dans ses oeuvres, si j'étais pas si fainéant. J'ai tellement d'auteurs à découvrir, de films intéressants à voir. Toute une culture à refaire, en fait...
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