Ce matin a été évoquée la question de l'entrée de la Turquie en Europe. Je n'ai pu finir aucune de mes phrases. Les voici complétées. A bon entendeur...
Le problème de ces pays à cheval sur deux continents, c'est navrant. Ils ont proprement le cul entre deux chaises. Mais croyez-vous vraiment que les Turcs sont asiatiques ? Personnellement non. Historiquement et culturellement, la Turquie est européenne. Tout le monde est d'accord pour admettre que le berceau de la civilisation occidentale, c'est la Grèce. Or, inutile d'être un grand helléniste pour savoir que l'Asie Mineure fait partie de cette Grèce là, que Troie, selon les frontières actuelles, est turque, Constantinople aussi, ou qu'Hérodote y naquit. Inutile aussi de rappeler que le cœur de l'empire byzantin, par définition, c'est Byzance. Que la légende veut que la mythique statue d'Athéna Nikê s'y trouve toujours enfouie. Connaissez-vous symbole plus éclatant de la démocratie athénienne ? Certes, on pourrait prétendre que ce n'est que de l'histoire. Faux. Le passé forge notre présent, et par conséquent notre avenir. Certes, on pourrait aussi dire que Turcs et Grecs se sont pendant longtemps fait la guerre. C'est malheureusement un problème inhérent à bon nombre de pays frontaliers. N'étions-nous pas en pleine guerre avec l'Allemagne, il y a un peu plus de 60 ans ? Bref, ces racines historiques communes nous imprègnent. On ne peut les nier.
On a tous été témoins, il y a quelques mois, des grandes manifestations pro-laïques, quand l'AKP a pris le pouvoir. Ces milliers de personnes dans les rues d'Istanbul et d'Ankara sont-elles si insignifiantes à vos yeux ? C'était un geste fort, et il était adressé à l'Europe. Quand Orhan Pamuk a reçu le Nobel de Littérature, personnellement, j'ai trouvé ça magnifique. J'avoue ne pas encore avoir lu Neige, mais voilà, ce type a une aura. C'est indéniable. Il a reconnu publiquement le génocide arménien et il a été fustigé pour cela. C'est ainsi que j'en arrive à mon troisième point.
Je ne justifie en rien les dérives de ce pays. Je ne peux pas admettre qu'un pays qui ne reconnaît pas les horreurs qu'il a commises soit européen ; je ne peux pas admettre non plus qu'un pays dont l'AKP est à la tête soit européen ; je ne peux pas admettre enfin, qu'un pays qui occupe Chypre soit européen. Malgré cela, ce formidable élan démocratique dont j'ai parlé plus haut, l'Europe se doit de l'encourager. L'Europe doit intégrer la Turquie dans un proche avenir. Pourquoi ? Parce que l'UE a tout intérêt à compter la Turquie parmi les siens.
Sur un plan purement "stratégique", la puissance de l'armée turque renforcerait le poids diplomatique de l'UE. Sa position charnière, entre Europe de l'Ouest et Moyen-Orient, en fait une plateforme commerciale intéressante (je pense ici aux oléoducs, vous l'aurez compris). L'entrée de la Turquie serait dans la continuité et dans la logique d’élargissement de l'UE, histoire de stabiliser les flux migratoires, ouvrir de nouveaux marchés, et maintenir la Turquie hors de la mouvance islamiste.
Dernier point, et pas des moins épineux : la question de l'islam. Cela choque bien des personnes. Mais n'a-t-on pas le droit de l'être aussi quand le Pape dénonce l'homosexualité, l'avortement et prône le retour de la messe en latin ? Des illuminés, il y en a partout, aussi bien en France qu'en Turquie. Les cathos et les bigotes m'horripilent autant que n'importe quel autre fanatique.
Le problème de ces pays à cheval sur deux continents, c'est navrant. Ils ont proprement le cul entre deux chaises. Mais croyez-vous vraiment que les Turcs sont asiatiques ? Personnellement non. Historiquement et culturellement, la Turquie est européenne. Tout le monde est d'accord pour admettre que le berceau de la civilisation occidentale, c'est la Grèce. Or, inutile d'être un grand helléniste pour savoir que l'Asie Mineure fait partie de cette Grèce là, que Troie, selon les frontières actuelles, est turque, Constantinople aussi, ou qu'Hérodote y naquit. Inutile aussi de rappeler que le cœur de l'empire byzantin, par définition, c'est Byzance. Que la légende veut que la mythique statue d'Athéna Nikê s'y trouve toujours enfouie. Connaissez-vous symbole plus éclatant de la démocratie athénienne ? Certes, on pourrait prétendre que ce n'est que de l'histoire. Faux. Le passé forge notre présent, et par conséquent notre avenir. Certes, on pourrait aussi dire que Turcs et Grecs se sont pendant longtemps fait la guerre. C'est malheureusement un problème inhérent à bon nombre de pays frontaliers. N'étions-nous pas en pleine guerre avec l'Allemagne, il y a un peu plus de 60 ans ? Bref, ces racines historiques communes nous imprègnent. On ne peut les nier.
On a tous été témoins, il y a quelques mois, des grandes manifestations pro-laïques, quand l'AKP a pris le pouvoir. Ces milliers de personnes dans les rues d'Istanbul et d'Ankara sont-elles si insignifiantes à vos yeux ? C'était un geste fort, et il était adressé à l'Europe. Quand Orhan Pamuk a reçu le Nobel de Littérature, personnellement, j'ai trouvé ça magnifique. J'avoue ne pas encore avoir lu Neige, mais voilà, ce type a une aura. C'est indéniable. Il a reconnu publiquement le génocide arménien et il a été fustigé pour cela. C'est ainsi que j'en arrive à mon troisième point.
Je ne justifie en rien les dérives de ce pays. Je ne peux pas admettre qu'un pays qui ne reconnaît pas les horreurs qu'il a commises soit européen ; je ne peux pas admettre non plus qu'un pays dont l'AKP est à la tête soit européen ; je ne peux pas admettre enfin, qu'un pays qui occupe Chypre soit européen. Malgré cela, ce formidable élan démocratique dont j'ai parlé plus haut, l'Europe se doit de l'encourager. L'Europe doit intégrer la Turquie dans un proche avenir. Pourquoi ? Parce que l'UE a tout intérêt à compter la Turquie parmi les siens.
Sur un plan purement "stratégique", la puissance de l'armée turque renforcerait le poids diplomatique de l'UE. Sa position charnière, entre Europe de l'Ouest et Moyen-Orient, en fait une plateforme commerciale intéressante (je pense ici aux oléoducs, vous l'aurez compris). L'entrée de la Turquie serait dans la continuité et dans la logique d’élargissement de l'UE, histoire de stabiliser les flux migratoires, ouvrir de nouveaux marchés, et maintenir la Turquie hors de la mouvance islamiste.
Dernier point, et pas des moins épineux : la question de l'islam. Cela choque bien des personnes. Mais n'a-t-on pas le droit de l'être aussi quand le Pape dénonce l'homosexualité, l'avortement et prône le retour de la messe en latin ? Des illuminés, il y en a partout, aussi bien en France qu'en Turquie. Les cathos et les bigotes m'horripilent autant que n'importe quel autre fanatique.
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Edit : en surfant sur Wikipedia, j'ai trouvé cette phrase : "la Turquie a aboli la peine de mort pour tous les crimes commis en temps de paix (en 2002) et l'a aboli pour les crimes en période de guerre en 2004." A méditer.
Edit 2 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kémalisme. De nouveau : à méditer.
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